Je viens d’apprendre que les sardines en boîte devenaient meilleures avec le temps !

Alors bon, déjà j’ai un peu de mal avec le dit clupéidé étant donné que les effluves dégagés me rappellent clairement l’odeur de ma belle-mère après qu’elle ait utilisé un gel douche « senteur océane ». Au-delà de ça, je me suis toujours demandé comment on pouvait espérer améliorer le gout d’un truc tout pérave comme ça en le trempant dans l’huile franchement ça me dépasse.

Enfin n’écoutant que mon courage et sur la forte insistance de ma douce et tendre qui brandissait la menace d’une disette sexuelle prolongée, j’ai quand même testé… Alors au début ça confirmait mes craintes : le goût m’a donné l’impression d’avoir roulé une grosse galoche à un clébard après qu’il se soit léché la rondelle. Et puis, une fois l’envie de décéder passée, effectivement c’est surprenant mais c’est meilleur enfin moins dégueu. L’autre hypothèse consistant à partir du principe que mes goûts tournaient au cradingue ce qui est toujours possible.

Donc là vous en êtes à vous dire : « Voilà, voilà au-delà du fait que j’en ai un peu rien à carrer de son histoire de poiscaille à pue-du-bec, c’est quoi le rapport avec les comics ? » Et bien c’est en tournant la tête pour ne pas vous importuner avec mon haleine senteur « slip de sportif avant la douche » que je vous dirai que les comics eux aussi peuvent se bonifier avec le temps.
C’est précisément l’objet de ces nouvelles chroniques dans laquelle je reviendrai sur des séries dont j’ai fait la review afin de vous faire connaitre mon avis sur leurs suites.

Je commencerai par un des rares comics qui a réussi avant même sa sortie à me prodiguer une excitation telle que j’en ai presque eu des moiteurs génitales : Tokyo Ghost ! L’affiche déjà était des plus prometteuses. Rendez-vous compte, Remender et Murphy pour une série futuriste teintée de cyberpunk ! Ah bah voilà, geek orgasme !

Sachez que ce plaisir se poursuit dans les issues suivantes au nombre de 4 au moment où j’écris ces lignes. L’évolution des personnages donne un côté introspectif très intéressant tout en préservant l’aspect critique sociétal savamment dosé. Quant aux dessins de Murphy, on voit qu’il est tout aussi à l’aise avec l’organique que le mécanique, avec le naturel que l’urbain réussissant même à les entremêler et à transcender l’essence des deux. Son japon est un bonheur graphique très riche et foisonnant de vie. Car oui nos héros vont se retrouver au pays du soleil levant (avec le titre il fallait s’y attendre) et même si l’hyperconnexion n’existe pas là-bas bien d’autres surprises les y attendent.

En bref, c’est brillant par l’évolution proposée et la promesse du récit toujours aussi excitante. Je ne saurai que trop vous recommander de sauter dessus dès que faire se pourra.

Passons à un autre monstre sacré en la personne de Grant « c’est-le-bordel-dans-ma-tête » Morrison ! Mettons-nous d’accord tout de suite : je trouve l’écriture de ce type absolument magnifique et son capital imagination est proprement inhumain ! Mais force est de constater que quelques fois il n’est pas facile à suivre à moins d’avoir le même dealer !

Et Bien dans sa version des origines story du père Noël ce n’est pas du tout le cas. L’histoire n’a pas 20 niveaux de lecture (juste 2 ou 3) et pourtant elle reste fascinante. Le talent du gars permet de conserver à la fois la magie du personnage mais aussi d’y intégrer des touches d’héroic fantasy assez adulte. Et pépère Morrison arrive même à nous coller de la critique sociale dans le tas grâce à ce background que Zola n’aurait pas renié.

En gros un tyran à interdit de fêter Yule et prive tous les enfants de sa ville de jouet et ça déplaît méchamment à Klaus, un forestier assez bourru. Il va le faire savoir bien à sa façon et remettre en cause l’autorité du même coup dans la seconde issue. Ce qui est vraiment intelligent de la part de l'auteur c'est qu'il arrive à instiller un côté très adulte au titre tout en préservant l'aspect "magie de Noël" . Un vrai tour de force.
De plus, Dan Mora se fait et nous fait plaisir avec son trait maitrisé aussi bien au niveau des architectures que des anatomies.
C’était bon au premier numéro ça reste excellent ….Morrison quoi.

Sans transition aucune, voyons un peu ce que fait Greg Rucka et sa pote Nicola Scott (oui c’est une nana) sur Black Magick ! Je suis un féru de comic mystique mais pas forcément de polar et bien je suis heureux du résultat sur cette série qui prends une excellente tournure.

Petit rappel, Rowan Black est flic et Sorcière et elle est confrontée à une affaire qui implique une organisation secrète qu’on soupçonne orientée inquisition. Dans les issues 2 et 3 Rucka nous fait découvrir les arcanes de cet univers progressivement et nous appâte gentiment tant la mise en place est intelligente.

On veut en savoir plus sur ces mondes secrets et visiblement millénaires qui semblent avoir réussi l’intégration à nos vies modernes mais qui sont toujours prêtes à en découdre à la flamme bien moyenâgeuse. Un récit passionnant ! Rucka est un bon dieu de génie et en indé il nous délivre la quintessence de son talent que ce soit sur Lazarus ou sur cette production.

Je vous invite la aussi très chaudement à la lecture de cette oeuvre qui , je ne sais pas pourquoi, me donne envie de revoir à la fois X-files et les sorcières d'Eastwick. C'est vous dire le grand écart facial qu'est capable de faire mon esprit dérangé...Faut que j'appelle Morrison moi.

Bon je vais me garder du gras pour l’hiver et je vous parlerai d’autres titres dans un prochain Back in da house. En attendant, je vais essayer de voir si mon truc de poisson pourri ça marche aussi avec les maquereaux et les morues histoire de rester dans le vulgaire.

Back In Da House n°1

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