We stand on guard

Il y a des trucs qui vous sautent sur le museau sans que vous les ayez vus arrivés. Vous savez le genre de machin qui fait dans le feutré, à la perfide et qui, quand on s’y attend le moins vous chope et s’accroche à vous comme un pou du pubis dans la toison raréfié de Megan Fox.

Oh bien sûr il y a un moment ou vous sentez que ça arrive et qu’il se passe un truc mais comme un vent en période de gastro, il est déjà trop tard.
Et le pire c’est que finalement ça glisse comme un godet dans la trogne d’un pochtron et que vous êtes arrivé au bout sans escale et sans même vous en apercevoir. Imparable, le coup de l’œil de taupe !

Et bien c’est précisément ce qu’il advient à la lecture de We stand on guard !

Attention je ne crie pas au chef d’œuvre mais c’est un travail d’une efficience redoutable que nous délivrent Brian K Vaughan et son comparse Steve Skroce, du boulot d’orfèvre notamment pour la première issue. Là, il y a de la leçon de chose ! Ce que je veux dire c’est que d’emblée  et en quelques pages pour ne pas dire quelques cases, on nous fixe un environnement, une intrigue en bref un cadre complet et très accrocheur. J’insiste tous les auteurs qui mettent des mois et des mois à nous poser une trame dramatique à lire cet exemple de simplicité et d’efficacité. 

Le petit Jonathan H. témoigne : «  ça fait plus de 4 ans que je pose une trame scénaristique et je n’ai pas encore tout dit. Pire, je crois qu’une fois terminé mon méga évent de la mort qui tue tout un univers je vais laisser des zones d’ombres….je suis dans une mouise moi… »

Et oui n’est pas concis qui veut.

Alors à mon tour d’être bref pour ne rien vous révéler de trop. Il fait bon vivre en 2112 dans la belle province de l’Ontario. Niveau de vie élevée, technologie avancée, confort enfin rien d’un monde cyberpunk crasseux. Alors c’est vrai que le monde comme à son habitude est au bord de l’implosion mais rien d’anormal hein… Jusqu’au moment où la maison blanche est attaquée ! Alors les bombes pleuvent sur ceux que les américains croient être les coupables : Les canadiens !
2124, La guerre est toujours là et l’on va suivre le parcours d’une jeune femme qui va rejoindre la résistance canadienne dans les territoires plus si immaculés du grand nord ! Une résistance bien démunie contre l’ogre américain et ses méchas de guerre aux proportions gigantesques.

Voilà pour la trame de base qui bien que d’un aspect simpliste cache un regard pertinent et assez critique sur la politique expansionniste des US et des moyens ou plutôt prétextes que mettent en scène les « faucons » du gouvernement de Washington.

Avec sa série à très grand succès Saga, Brian K Vaughan avait déjà de quoi s’occuper mais ce type est un créatif insatiable ! Y the Last man, Ex Machina, Pride of Bagdad et autre participation au Main Stream, décidemment il nous donne du bon le Brian. Où va-t-il trouver tout ça ? Certainement comme tout bon Brian qui se respecte, in the Kitchen ! Ce gars est blindé de talent et on le ressent quant à la qualité de l’œuvre qui je le répète devrait être enseigné dans toutes les écoles de comics comme un modèle de début de récit.
En plus de cela, son histoire est servie par le trait ultra maitrisé de Steve Skroce ! Steve Skroce, c’est-à-dire le gars qui a fait l’ensemble des Story Board de Matrix et de tous les films des Wachowski depuis !! Un gars donc plutôt blindé de pognon mais qui revient à son amour de jeunesse : les comics. Si vous connaissiez ses travaux chez Marvel ou sur le Youngblood de Liefield, oubliez tout ça c’est un nouveau style, méconnaissable qu’il propose ici et clairement ça colle parfaitement à l’ensemble
En quelques mots c’est une réussite totale que ce We stand on the guard que je ne saurai que trop vous recommander ! Image Comics frappe encore un grand coup avec cette série qui compte pour le moment trois issues.
Et puis ça montre clairement que nos cousins d’outre atlantique ne font pas que du sirop d’érable et des poutines et qu’ils ne s’en laissent pas compter par les Yankees Tabernacle !!

Comments

[l'archer vert]

Du Brian Vaughan, ça s'achète les yeux fermés. On sait déjà que ce sera une leçon d'écriture, qui fera se cacher tous les Jonathan H. et autre Brian Michael B. Enfin, ça devrait en tout cas.



Par contre, étonnant, le nouveau style de Skroce. Beaucoup plus sage. En revanche, il a l'air de toujours autant s'éclater sur les mechas.